Hier encore, c’était en 1967.

« Franchir le seuil de la porte de G & M Bourguet, est une incursion à-travers le lègue colossal de nos ancêtres. »

En 1967, Gérard Bourguet, parisien d’origine, tout juste débarqué de France après un service militaire dans la marine et un tour du monde sur le navire Jeanne D’arc, s’installe à Québec pour y travailler au Château Frontenac.   

Un peu plus tard et quelques dollars en poche, il ouvre une boutique d’antiquités québécoises dans le Vieux-Port de Québec sur la rue St-Paul adossée à la rue du Cap, berceau historique de l’Amérique française.   

On dit alors du quartier qu’il est mal fréquenté et décrépis, Gérard y sera pourtant accueilli chaleureusement et s’y sentira chez lui parmi les familles de 12 enfants aux vélos éparpillés, s’entassant au milieu des bars clandestins, des commerces de proximité, des maisons closes, des repères d’artistes de toutes sortes, des antiquaires et des personnages fantasques. 

Il y aura bien sûr la diseuse de bonne aventure, Mr et Madame Demerlis avec leurs délicieux diners à 1,35$ au coin de la rue, Mme Tardif la logeuse nonagénaire bienveillante, l’inoubliable Madame 30 sous et aussi des aventures et péripéties folles desquelles surgiront quelques mentors et rencontres déterminantes.  

Le soir, Gérard allume des lampes à l’huile qu’il dispose dans sa vitrine dans une ambiance d’après-guerre en ces soirées de février où le client est rare et où il est coutume pour les galeries et antiquaires d’ouvrir tard. La Place Royale, un peu plus loin est en ruine et la ‘’bonne société’’ s’aventure rarement si bas dans la ville...! Il rêve cependant de transmettre ce goût pour ce qu'il considère être le plus beau mobilier du monde, si caractériel et distinct, ce qu’il réussira à faire, un client à la foi, de jours en jours jusqu’à aujourd’hui. 

Bien longtemps après l’embourgeoisement du quartier, des amitiés sont restées et l’âme du quartier est toujours intacte blottie au creux de ses pierres. Gérard Bourguet devient au début des années 80 une référence incontournable et un gage sûr de qualité et d’expertise reconnue au pays du mobilier et objets québécois d’exception des XVII-XVIII-XIXe siècles.  

Son fils Mathieu ne se souvient plus quand est née la collaboration avec son père et encore moins son intérêt pour les antiquités tant il lui semble qu’elle fut toujours présente. Très jeune, il accompagnait son père dans les campagnes, les expositions, les réserves muséales, les maisons privées. Beaucoup plus qu’un gagne-pain, il s'agit d’une passion commune viscérale, d’une manière d’envisager la vie, d’une source inépuisable d’apprentissage sur ceux qui sont venus avant et sur nous-mêmes, une quête à la fois mystérieuse et concrète mais surtout sans compromis du rare, du beau et de l’authentique. 

Fort de son passé et de son expérience mais bien ancré dans la réalité d’aujourd’hui, G & M Bourguet c’est une offre rare d’antiquités authentiques et telles que décrites pour les plus grandes collections privées et publiques du pays mais aussi pour les amateurs avides de qualité que ce soit en inventaire ou par un réseau de contacts inégalé.

C’est aussi, seulement dans les dernières années, plus de 4000 objets évalués pour les institutions muséales du pays comme le Musée National des Beaux Art du Québec, Le Musée Huron de Wendake, la Galerie Nationale du Canada, le Musée de la Mémoire Vivante, Le Musée de Charlevoix, le Musée de la Civilisation, etc.

Mais avant tout, c’est le désir de protéger et mettre en valeur une culture et un pays pour transmettre une soif et un goût aiguisé du beau, du rare et de l’authentique pour nous tous comme art de vivre mais également pour les générations qui suivront.